L’archipel va-t-il sombrer dans le fioul ?

Le blabla peut occuper le débat, mais le constat est alarmant ! Selon le rapport de l’IEDOM 2021, (page 44), le nombre de foyers fiscaux a baissé de 34 en 2020 (-0,5 %). Qu’en est-il en 2021 ? Qu’en sera-t-il en 2022 ? Si la même courbe est constatée, en 3 ans, 100 foyers auront quitté l’archipel ! Rappelons que depuis l’arrêt de la pêche industrielle en 1992, l’archipel a perdu plus de 330 habitants. La tendance semble s’accélérer, ce qui n’a rien de réjouissant.

Entre les 9 % d’inflation et les 4 % de hausse moyenne des revenus, la perte de pouvoir d’achat des habitants de l’archipel s’élèvera à un minimum de 5 % ! Cette perte portera sur tous les revenus des salariés, des fonctionnaires et des retraités, soit sur un total de 110,5 millions d’euros (source rapport 2021 IEDOM). En clair, ils dépenseront 5,5 millions de moins dans l’archipel, soit le manque de recettes pour les commerces de l’archipel.

Pour illustrer ce constat, observons l’incidence de la hausse du fioul pour deux types de logements de l’archipel, sur la base réelle des factures payées en 2021.

Pour une maison mal isolée de 90 m², ce sera + 1 874 euros sur l’année !

De 1 536 euros en 2021, à 3 410 Euros en 2023 !

Pour une maison bien isolée de 230 m², ce sera, + 1 925 euros sur l’année !

Ainsi, quel que soit le type de logement chauffé au fioul, la facture chauffage augmentera de près de 2 000 euros sur une année (si aucune baisse n’est enregistrée). À ceci, il conviendra d’ajouter l’augmentation des autres dépenses, électricité et alimentation par exemple, et de déduire les augmentations de revenus ; perte = 5 % !

Les personnes le plus touchées seront celles qui perçoivent le moins.

Si l’augmentation des prix et du fioul n’est compensée que par les 750 000 euros que proposent l’État et la Collectivité, la pauvreté va gagner une partie importante de la population et l’exode va se poursuivre… pour ceux qui le peuvent.

Les solutions ?

Selon le même rapport de l’IEDOM de 2021, les revenus moyens annuels des fonctionnaires s’élèvent à 45 751 euros (3 813 euros par mois), contre 28 975 euros pour les salariés du secteur privé (2 498 euros par mois) et 19 033 euros pour les retraités (1 586 euros par mois).

Les salariés et les retraités du secteur privé doivent bénéficier de hausses importantes de leurs revenus. À défaut, l’exode se poursuivra.