Le 20 mars, je voterai !

Trois listes se disputent les sièges du Conseil territorial. Nombreux sont les candidates et candidats qui s’engagent pour le bien commun et cela témoigne d’un certain dynamisme politique. J’irai donc encourager ce dynamisme en votant.

Mais pour qui ?

Une élection, c’est pour tendre vers le meilleur en évitant le pire. Les évènements passés permettent d’apprécier la capacité de chacun à servir les habitants de l’archipel. Personne ne sera donc surpris que je ne soutienne pas Annick Girardin, même si j’éprouve de la sympathie pour des membres de sa liste. Cap sur l’Avenir, qu’elle préside, est un parti tout dévoué au Président Macron. Les parrainages aux élections présidentielles confirment ce constat. Les habitants de Saint-Pierre et de Miquelon, ont-ils tiré profit de cette complicité politique ? En dehors de quelques subventions savamment dosées, quasiment aucun.

Le président des riches, soutenu par Cap sur l’avenir, méprise les gens qui ne sont rien et mène la pire politique sociale que le pays ait eue à connaître depuis des décennies. La ministre et le député, ont-ils pu empêcher cette casse sociale ? Aucunement ! De plus, la ministre risque de refaire le coup de 2017. Je reviens chez moi ! Le 23 mars 2017, elle déclarait : « « Je ne reviendrai pas sur ma décision ! Je ne ferai pas partie du prochain gouvernement ! » On connaît la suite ! Le 6 mars 2022, elle renouvelle cet engagement ; « je m’engage à refuser ». (1)

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Ici, dit-on, on ne mélange pas politique locale avec la politique nationale. Certes, mais c’est la politique nationale qui influence la politique locale avec des effets très préjudiciables pour les habitants de l’archipel. Prenons trois exemples.

Cette succursale de La République en Marche (LREM), avec son député et sa ministre, s’est montrée sans influence pour adapter la réforme du chômage au contexte de l’archipel, malgré les alertes lancées par le Medef local et le sénateur. Les saisonniers seront pénalisés au même titre que les sans-emploi de la métropole, alors que les arguments avancés par ces deux acteurs locaux méritaient d’être pris en compte.

(Voir article : Le Medef de Saint-Pierre-et-Miquelon s’alarme de la réforme du chômage)

Il en est de même pour le pouvoir d’achat des habitants de l’archipel. Ni la ministre, ni le député LREM de Cap sur l’Avenir, n’ont fait valoir le coût de la vie pour défendre les salariés du secteur privé, mais aussi les retraités de tout secteur. Un SMIC local, une prime de vie chère pour tous, rien de tout cela ne fut étudié. La ministre m’avait répondu à l’époque, on ne peut pas faire un SMIC par région ! Alors pourquoi des salaires différents entre les fonctionnaires de métropole et ceux de l’archipel ? Le coût de la vie est le problème essentiel ici ! La main d’œuvre, absente aujourd’hui, sera au rendez-vous si les salaires suivent l’évolution du coût de la vie. Les retraités resteront vivre dans l’archipel, si leur pension est majorée par rapport à la métropole ! Ni la ministre, ni le député ne se sont intéressés au sujet parce qu’il va à l’encontre de la politique menée au plan national.

Il en est de même pour les cotisations retraite. Ni la ministre, ni le Député, n’ont pu empêcher l’augmentation des cotisations qui grignotent progressivement le pouvoir d’achat des salariés et augmente les charges des entreprises. Au lieu de cela, LREM annonce, la retraite à 65 ans ! Les particularités de l’archipel n’ont pas été prises en compte alors que nous avions ministre et député de « Cap sur l’Avenir » pour porter cette voix.

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Localement et depuis pas mal d’années, Cap sur l’avenir ne défend que ses projets et saborde tous les autres. La guerre contre les ferries en est la parfaite illustration. Cap sur l’avenir n’a cessé d’entraver l’exploitation de cet outil de désenclavement de l’archipel. Cette obstruction s’illustre par la combine de l’appel d’offres unique pour interdire le fret à la collectivité et par le sabordage du projet de quai qui a privé les acteurs locaux d’un marché public important et les passagers d’un confort d’embarquement. (voir mon billet « La guerre du fret aux iles de Saint-Pierre-et-Miquelon » )

Un quai de croisières pour les riches et un abandon pour les autres.

« Roger Hélène, patron du Medef et de la FEABTP SPM, tire la sonnette d’alarme sur la situation économique de l’archipel ». « Le principal défaut pointé par le président du Médef : « un laisser-aller sur l’entretien des infrastructures et notamment celles des ports de Saint-Pierre, mais aussi de Miquelon. “On a rien fait pendant un certain temps” et selon lui, il faut agir maintenant ».

L’État, incapable d’entretenir les ports, la ministre de la Mer a décidé de transférer sa compétence à un Établissement public qui sera chargé, entre autres, de trouver de nouveaux financements ! Amis plaisanciers bonjour ! (Voir note descriptive du projet ICI)

D’ailleurs, Cap sur l’avenir veut impliquer davantage la Collectivité territoriale dans les dépenses des ports. Dans son programme publié ce jour, il est inscrit : « s’impliquer dans les choix et décisions d’aménagements portuaires des quais de Saint-Pierre et de Miquelon, dont le coût est évalué à ce jour à plus de 70 Millions €. » !!!

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Additionner les forces ?

Vous aurez compris, mettre le cap sur l’avenir d’Annick Girardin, c’est amorcer la configuration d’une collectivité monocorde au pouvoir sans partage. Il ne suffit pas d’additionner ses propres forces, mais toutes celles de l’archipel ! Pour cela, il faut accepter de soutenir des projets qui ne sont pas les siens ! Même si les échanges peuvent être parfois rugueux, comme par le passé, ils sont nécessaires pour additionner les idées sans les entraver.

Enfin et c’est une boutade : imaginez le pass-vaccinal avec le préfet Pouget encouragé par une nouvelle et uniforme gouvernance locale !!! Demain, si le président Macron est à nouveau élu, le pass-vaccinal suspendu sera réhabilité et s’imposera de nouveau avec une 4e dose obligatoire. Elles sont déjà commandées !

Il faut que chaque habitant se dote d’un bouclier qui le protège de la macronie et pour cela, il faut porter sa voix vers celles et ceux qui veulent être

ensemble pour construire l’archipel de demain.

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(1) invitée du journal télévisé de Mathias Raynaud, dimanche 6 mars 2022, Annick Girardin déclarait : « Est-ce que, en 2017, j’étais candidate au Conseil territorial ? Non ! Je m’étais engagée… » . Annick Girardin était 4e sur la liste de Cap sur l’Avenir (voir la vidéo de cet article de SPM 1ère ICI à 6’30 »). 4e sur la liste en 2017, elle était aussi candidate et tête de liste en 2012. (ICI)

4 commentaires

  1. Votre constat effectivement est en partie dénoncé par certains candidats à la présidentielle, l’archipel doit voter, non pas pour un candidat, mais pour un programme, aujourd’hui le seul à pouvoir changer un autre monde, c’est Mélenchon.

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  2. Sur le plan local, je conteste votre analyse qui me paraît prématurée compte tenu des éléments que nous avons à ce jour !

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    1. Il faudrait préciser le propos. Il est sûr que le résultat n’est pas fait avant la fin du second tour, mais je pense que le premier tour traduit en partie le rejet de la « macronie » que représente ici la ministre. Au second tour, il faut amplifier ce rejet, même si, une élection locale mérite une approche un peu différente, comme ce qui fut le cas pour la mairie qui n’avait une tête de liste aussi marquée LREM.

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