Le bien-être au travail s’invite à Saint-Pierre-et-Miquelon

conf-spm-bien-etre

C’est par une conférence ouverte à tous qui se tiendra le 4 septembre à 20h30 au centre culturel et sportif de Saint-Pierre-et-Miquelon que Stéphane Artano, le sénateur de Saint-Pierre, veut sensibiliser sur le bien-être au travail. C’est avec plaisir, qu’avec deux autres intervenants, j’ai répondu à son invitation. Le 18 juin il a déjà organisé au Sénat une conférence sur ce thème. Fort de cette expérience, il veut ouvrir le débat dans l’archipel.

Ci-dessous, le cœur de chaque intervention.

STEPHANE ARTANO: Repenser futur et bien-être au travail, quel rôle pour le législateur ? Comment peut-il accompagner ce changement ?

Pour STEPHANE ARTANO Sénateur de Saint-Pierre-et-Miquelon, le monde du travail connaît de profondes mutations qui passent par une meilleure prise en compte du bien-être au travail.

En tant que Sénateur, il a décidé de s’intéresser de près à ce sujet depuis plusieurs mois. Après sa première conférence au Sénat, il souhaite partager ce sujet avec ses concitoyens de l’Archipel pour participer à cette nécessaire prise de conscience individuelle et collective et débattre localement sur ces changements.

Certains chefs d’entreprises intègrent l’humain au centre de leur démarche managériale. Ils font le pari de concilier la rentabilité de l’entreprise au bien-être des salariés en l’intégrant dans leur stratégie interne. Saint-Pierre-et-Miquelon est tout aussi concerné. S’agit-il d’une lame de fonds ?

Le législateur est assez peu intervenu sur le bien-être au travail et son action doit se situer le plus en amont possible de la loi, pour mieux accompagner les mutations, pour amener le bien vivre ensemble d’une société. Quel sera alors le rôle du législateur face à ces nouvelles pratiques ?

Une chose est sûre : il devra être attentif pour savoir quand légiférer afin d’encadrer et quand il suffira simplement d’accompagner les acteurs dans cette prise de conscience.

ANNE DORR : Face aux grandes fractures de notre monde en pleine mutation, comment pouvons nous être acteurs de notre futur ?

Pour ANNE DORR, auteure – réalisatrice et attachée parlementaire, elle a collaboré avec Stéphane Artano sur la conférence de Paris et travaillé, avec les participants, sur les différentes pistes des changements de notre société.

Depuis l’arrivée du numérique, notre monde vit sûrement ses plus grands changements qui bousculent tous nos codes sociaux, environnementaux, économiques et psychologiques. Tous les jours, nous subissons un flot des nouvelles découvertes qui viennent nous submerger, qui absorbent nos anciennes habitudes ou nos coutumes dans le tourbillon du temps avec une particularité, l’accélération du temps est devenue exponentielle. Comment voir clair ? Et si nous prenions le temps de revenir sur la plage ? De nous pauser et de constater ensemble ces vagues de changements, voire ces fractures et ce qu’elles provoquent ? Si nous prenions le temps de les voir pour mieux les aborder, pour s’interroger et choisir individuellement et ensemble les chemins de notre avenir ?

DENIS GARNIER : Le bien-être au travail peut-il exister sans bien faire ?

Pour DENIS GARNIER, auteur et conseiller social, et porteur d’un projet pour créer une structure locale d’accompagnement à la santé et au bien-être au travail dans l’archipel, il ne peut pas y avoir de bien-être au travail sans bien faire. Pour y arriver il faut que les situations de travail soient équilibrées entre les objectifs et les moyens de les réaliser.

Il existe souvent un écart entre le travail demandé et la capacité de le réaliser. Manque de matériel, de temps, de personnel, etc. Celui qui permet de combler cet écart entre le prescrit et le réel, est le salarié lui-même. Sans ses réflexes, ses compétences, son expérience et son intelligence le travail ne pourrait s’accomplir. Il est donc naturel de prendre en compte ses observations, ses idées pour améliorer le travail et ses conditions. C’est l’objet de l’utilité de la dispute professionnelle qui permet d’échanger sur les difficultés du travail et de proposer du mieux faire. Les salariés comme les employeurs doivent comprendre que le bien-être au travail n’est pas une évidence. C’est une volonté qui doit se partager.

FABIEN BESSIERE : Le cadre peut-il être un moteur du bien-être ?

Pour FABIEN BESSIERE, cadre de santé au Centre Hospitalier François Dunan, le plus gros employeur de l’archipel, le management du bien-être d’une équipe comporte plusieurs dimensions.

Tout d’abord l’accompagnement individuel de chaque salarié repose sur quelques éléments incontournables : une connaissance des qualités et compétences individuelles ; une communication complète sur les objectifs du travail, ses contraintes, les risques ; manifester la reconnaissance autant de fois que nécessaire ; accompagner le désir de mobilité des agents.

Ensuite un accompagnement collectif, qui repose sur la création de valeurs, de règles, de critères de qualité et d’organisations communes qui sont partagés par chacun.

Enfin il faut que le cadre ait une connaissance exacte de son rôle et de son environnement ainsi que des contraintes qui y sont liées. Il doit être artisan de son propre bien être et l’accompagnement individuel et collectifs des membres de son équipe en sont les deux piliers.

Toutes ces questions seront développées

le 4 septembre à Saint-Pierre au CCS à 20h30

et suivis d’un débat avec les participants.

Vous êtes tous cordialement invités


Articles à lire en complément :

1 commentaire

Les commentaires sont fermés.